L’éternité c’est long, surtout vers la fin… Woody Allen.

… et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Le Petit Prince – Antoine de Saint-Exupéry La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. Jean 17.3 Le langage est source de malentendus, disait le Renard au Petit Prince, et il avait bien raison. Les mots sont nos amis, mais ils peuvent être fourbes, nous induire en erreur. En réalité, ce n’est pas leur faute, mais la nôtre. Nous associons les idées selon des schémas déjà tracés et nous nous laissons entraîner sur de fausses pistes. L’expression « la vie éternelle » est, me semble-t-il, un cas d’école de ce type d’erreur. Probablement parce que la mort est effrayante pour les humains. Parce que la pensée d’une fin inéluctable nous terrorise, nous réduisons la « vie éternelle », dont nous parle Jésus, à une vie dont la caractéristique essentielle serait l’absence de fin. Nous devrions pourtant assez facilement nous rendre compte du ridicule d’une telle interprétation. Imaginez quelques instants que votre vie, sans changer en qualité, soit sans fin. Cela peut vous donner une idée assez précise de ce à quoi pourrait ressembler... l’enfer !

Nous sommes donc en droit de nous poser la question : « Mais alors, qu’est-ce que la vie éternelle ? » Si la notion de durée illimitée n’est pas sa principale particularité, de quoi est-elle constituée ? Il est bien sûr impossible d’en donner une définition qui ressemblerait à une formule chimique avec une liste exhaustive de chacun de ses composants, mais nous pouvons tout de même relever quelques idées, de simples panneaux indicateurs qui nous orientent vers des chemins à vivre et à explorer. Elle est relationnelle. C’est un torrent qui prend sa source dans les ondes d’amour qui s’échangent en permanence entre le Père, le Fils et l’Esprit  Lorsqu’elle nous irrigue, elle transforme toutes nos connexions, notre lien aux autres, à nous-mêmes et bien évidemment à notre Dieu. Elle rend possible une authentique intimité, elle fait éclore de profondes amitiés, elle permet des échanges et des partages qui puisent dans l’essentiel, le véridique, le beau et même le sublime. La vie éternelle…Elle est exempte de mort.

Cela peut sembler une évidence, mais ce n’en est pas une. Dans le monde visible où nous évoluons, chaque forme de vie contient en elle-même sa propre mort. Que ce soit dans le règne minéral, animal ou végétal, tout ce qui vient à la vie est déjà en train de vieillir, de s’éroder et finira par mourir, même si cela peut participer à maintenir le cycle du vivant, c’est tout de même une fin définitive sous cette forme-là. Tout ce qui est irrigué par la vie éternelle échappe à la mort. Cette absence de mort ne signifie pas un statu quo sans fin, comme un organe conservé indéfiniment dans du formol, mais plutôt une absence de corruption et une capacité à progresser. Ce qui est vivant de la vie éternelle reste vivant, se développe, s’améliore, évolue vers le mieux, et cette progression vers le meilleur est... sans fin ! Elle est la seule nourriture qui rassasie 3, la seule boisson qui désaltère.

La vie éternelle est à l’âme ce que le pollen des fleurs est aux abeilles. Elle seule fournit les nutriments, les fibres nécessaires au sentiment de satiété. Dans l’existence mortelle que nous menons sur terre, notre être intérieur souffre souvent de malnutrition, de carences, d’intoxications. Cette vie qui est l’émanation de Dieu apporte précisément tout ce qui est utile à la croissance, à l’épanouissement, elle fait, dans un même mouvement, disparaître l’insatisfaction chronique qui nous ronge de l’intérieur. Elle enfante le contentement sans tuer le désir.

Que la lumière chaude de ce mois d’août vous accompagne sur les sentiers de la méditation pour goûter, déguster, siroter avec plaisir quelques cocktails à l’eau-de-vie – éternelle – afin que ces jours, qu’ils soient vacances ou labeur, ne soit pas vains et creux. Proches ou loin les uns des autres, mais connectés par la Vie qui ne connaît pas les distances,

Estivalement vôtre, Philip Ribe

1 1 Jean 1.2

2 Galates 6.8

3 Jean 6.27-51-54

4 Jean 4 .14

"Étroite est la porte et difficile est le chemin ce qui conduit à la vie, et il y en a peu qui le trouvent."  (Matthieu 7:14)

Nous ne pouvons pas marcher sur le chemin étroit avant d'être entrés dans la porte étroite. Mais nous ne pouvons pas supposer que parce que nous sommes entrés dans la porte étroite, nous sommes maintenant arrivés au terme. La plupart des gens mettent l'accent sur la porte, et leur but est d'amener les gens juste assez loin à travers la porte afin qu'ils soient sauvés. Mais la porte étroite n'est que le début.

La porte étroite s'ouvre et nous mènent à la voie étroite. C'est le chemin étroit qui mène à la vie, et peu le trouvent. Moins de gens marchent encore jusqu'à la fin.

Source: "Embrace the Cross" de Chip Brogden

   « Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller? (Jean 6 :67)

Lorsque Daniel sut que le décret était écrit, il se retira dans sa maison, où les fenêtres de la chambre supérieure étaient ouvertes dans la direction de Jérusalem; et trois fois le jour il se mettait à genoux, il priait, et il louait son Dieu, comme il le faisait auparavant.  (DANIEL 6:10)

Henri Nouwen

"La voie du cœur: se connecter avec Dieu par la prière, la sagesse et le silence."                                                                                                                                                                                 

http://leboncombat.fr/limmoralite-sexuelle-et-la-suprematie-de-christ/

Perdre ou trouver son âme…

"La plupart perdent leur âme quand ils entrent dans le monde, aussi facilement qu’on perd un livre dans un déménagement." C. Bobin). "À quoi servirait-il à un homme de gagner le monde s’il perd son âme ?" (Matthieu 16. 26) "J’aimerais tellement aimer ceux que je vois — mais pourquoi sont-ils si peu présents à eux-mêmes ?" (C. Bobin)

Il me semble que le mode de pensée général des chrétiens évangéliques, tellement concentrés sur la destination éternelle de l’âme humaine, a conduit à ignorer la réalité de cette âme dans le monde où nous vivons. Être chrétien se résume à recevoir un sauf-conduit pour un lieu de vacances éternelles plutôt qu’un autre. J’aurais pu passer mes congés définitifs dans un camp de concentration mais, par la grâce de Dieu, j’ai reçu un sauf-conduit pour une destination paradisiaque. Le document qui atteste de cela est indestructible pour certains, peut être perdu pour d’autres, mais dans les deux cas, il n’y a plus à s’occuper de son âme avant le grand saut.

Et s’il y avait plus que cela ? Et si l’affirmation de Jésus s’appliquait aussi à la vie dans ce monde ? En disant notre « âme », je veux parler de l’ensemble de notre être intérieur, la partie immatérielle qui accompagne notre « véhicule de location terrestre ». Le but initial du Créateur était que nous vivions connectés avec lui, avec nous-mêmes et avec nos « vis-à-vis », en toute harmonie et sérénité. Son intention n’a pas changé. Ce que nous appelons « le salut » n’a pas pour unique finalité de nous conduire dans un lieu plutôt qu’un autre, mais de rétablir cette connexion au Créateur afin que nous soyons réellement ce qu’il a désiré que nous soyons : des êtres conscients d’eux-mêmes, de Lui et des autres, dans une interaction volontaire, saine et équilibrée, avec pour modèle ultime la relation mystérieuse, mais merveilleuse, qui unit de façon indissoluble les trois personnes du Dieu unique que nous adorons.

La plupart de nos contemporains, croyants ou non croyants, vivent une vie suroccupée, surchargée, rongée par le stress et l’hyperactivité au point qu’ils en ont perdu la conscience même de l’existence de leur vie intérieure. Comme le dit si bien S. Germain, ils sont « absents à eux-mêmes, ils se sont perdus de vue » (1).

Pour vivre, exister et croître, notre âme a besoin d’espace, de temps, d’attention, de lumière, de vérité, et d’amour. D’espace… Comme tout ce qui est vivant, il lui faut un espace vital pour exister, pour respirer, ne pas périr étouffée. Paul l’écrivait aux croyants de Corinthe : « Votre cœur s’est rétréci… élargissez-le ! » (2)de temps… Le temps, créé avec l’espace, est incontournable ; il ne peut être remplacé par aucun artifice mental ou technologique. C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante (3). Il en va de même pour notre vie immatérielle. d’attention… Le temps ne suffit pas, il doit être de qualité, contenir de la présence, de l’intention, du désir, de l’attente, il doit permettre la vue — se voir, voir son Dieu, voir les autres de lumière… Sans lumière, pas de vie (4). Et dans la lumière, c’est la transparence qu’il nous faut rechercher. de vérité… Elle est proche de la lumière, mais elle est plus précise, plus exigeante ; elle dépasse le bien-être, la bonne ambiance. Elle dit, elle affirme, elle tranche. Elle n’accepte aucun compromis, elle a l’éclat, l’inflexibilité, la beauté et la dureté du diamant. … d’amour. Il est l’oxygène de notre âme. Sans lui, la vérité tue, la lumière brûle, l’attention devient persécution, le temps s’appelle l’Enfer, l’espace n’est plus que solitude. Si vous ne savez plus où vous l’avez mise, si vous l’avez égarée lors d’un récent déménagement, cherchez la, vraiment, jusqu’à la trouver. Et prenez-en le plus grand soin ! Votre corps aura un remplaçant, mais vous n’avez qu’une seule âme, pour cette vie et celle d’après.

Âm(e)icalement vôtre, Philip Ribe

1 Sylvie Germain, Éclats de Sel /

2 Corinthiens 6. 11-13. /

3 Saint-Exupéry, Le Petit Prince /

4 Jean 1.1-12